LA MISSION DE 1819. CEREMONIE A LA CATHEDRALE
LA MISSION DE 1819
De Joseph ROQUES
Ce tableau est situé au musée du vieux Toulouse, il représente une vue assez particulière de la cathédrale, puisque le peintre se situe devant la chapelle Notre-Dame des anges que beaucoup appellent la chapelle de la vierge, avec sur sa droite l’immense pilier Orléans et à gauche on imagine l’autel de paroisse située dans la partie Raimondine de la cathédrale.
l’action se déroule en 1819, la chapelle Notre-Dame des anges était fermée par des grilles qui ont disparu.
L’on ne voit pas l’autel, en revanche le prêtre est en chaire pour son sermon, à cette époque l’objectif était une séparation visible du reste de l’action liturgique se déroulant dans le chœur symbolisant en quelque sorte le fait que le sermon était comme une parenthèse au cours de la célébration, ce qui était encore accentué par d’autres gestes (le prêtre enlevait sa chasuble, on éteignait les cierges...)
On remarque que cette chaire n’est pas celle d’Auguste Virebent, architecte et de Salomon, sculpteur, qui date de 1842 qui est en marbre et terre cuite.
C’est en 1840 que la cathédrale commande une chaire plus grande que celle que l’on voit sur le tableau qui était en bois de noyer
On remarque deux tableaux après la chaire et une tenture sur le pilier d’Orléans, l’on constate que la plaque de marbre noir mentionnant le tombeau de Riquet n’est pas présente, en effet ce tombeau n’a été retrouvé qu’en 1842.
Beaucoup de personnes se trouvent dans la cathédrale, y compris dans le chœur du maître-autel, ce qui laisse supposer que pour cette cérémonie il n’y a pas eu de messe. Les tribunes dont certaines ont disparus sont très fournies. Il est probable que la scène se situe dans l’après-midi puisque l’on voit les rayons de soleil qui traverse la rosace qui est située à l’ouest.
On remarque également les très belles portes donnant sur la place Saint-Étienne.
Le titre de cette œuvre est « La mission de 1819 ».
Le pape de l’époque, Pie VII qui fut en conflit avec Napoléon Ier qui procéda même à son arrestation, veut que le message christique, universel, puisse être une réponse à l’universalité proclamée de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
La Mission s'articule dans trois dimensions : annoncer la Bonne Nouvelle du Christ, témoigner que Jésus, le Christ est « le Chemin, la Vérité et la Vie » dans le monde (Jn 14,6), s'ouvrir à la relation aux autres, dans un esprit de dialogue et de partage.
C’est en 1819 Pie VII établit les missions de France.
C’est une grande période post révolutionnaire avec un objectif missionnaire aussi bien en France que dans beaucoup de pays du monde. Les missions étrangères dont le siège se trouve rue du Bac à Paris ont joué un rôle immense et malheureusement beaucoup de martyrs.
C’est ainsi que Joseph Roques, qui a eu pour maître Jean-Baptiste Despax à qui l’on doit les tableaux de la chapelle des Carmélites, commença sa carrière après avoir reçu le premier prix de l’Académie royale de Toulouse qui lui permit de poursuivre ses études artistiques à Rome.
Joseph Roques été le témoin des nombreux bouleversements politiques qui ont agité la France et sa ville de Toulouse. Bien qu'ayant, en son temps, exécuté des tableaux d'inspiration plutôt «girondine» : La Fête de la Fédération (1790 - Musée des Augustins), La mort de Marat (1793 - Musée des Augustins), La fin de la Montagne (1796) ; il semble avoir été de ceux qui accueillirent, en 1815, la Restauration des Bourbons avec un enthousiasme poli. Un de ses plus poignants autoportraits, vers 1815, le représente d'ailleurs tenant un portrait dessiné de Louis XVIII (Musée des Augustins,). Toulouse avait d'ailleurs fait un accueil très chaleureux au duc d'Angoulême, objet d’un tableau de 1825 du même peintre.
De retour à Toulouse Joseph Roques fut chargé de peindre une série d’œuvres retraçant la vie de la vierge Marie pour la basilique de la Daurade. Il eut pour élève Ingres qu’il accueillit à Paris dans l’atelier de David.
Le 12 septembre 2024
Robert RIVES